Prima Véra pas prima dona
Avant l’été, avant d’avoir été, avant le vérano, oui il y a la prima Véra, qui vivra verra aussi et au-delà des perce neige la disparition de quelques pièges qui en soi ne font rien mais peuvent faire tomber quand on croyait bomber.
On passe des pistes aux risques ostensibles, aux cibles mouvantes à des verts pâturages où il n’y a plus des carres les même raturages, et hors des rainurages qui n’appellent pas d’otages, le plaisir d’une nature qui assoupie reprend vigueur nous enchante à chaque fois comme un retour attendu mais une surprise renouvelée.
Le printemps ce premier qui accroche aux pommiers des guirlandes de fleurs n’est pas qu’un jeune premier qui après l’hibernation et son corolaire le jeun donne enfin à voir des forces et une vie grouillante qui pourtant n’épouvante.
Les jeunes filles en fleur peuvent avec bonheur depuis le cercle polaire danser en cercle des nuits entières pour fêter ce retour dans un mi temps parfait ou le mitage aidant il est bon de se retrouver et de se serrer les uns contre les autres.
De toutes les parures qui enjolivent et déclinent la moindre des chevelures il y de l’encens au thé dansant la grâce et la beauté native d’une nature généreuse qui s’épanouit enfin.
Cette première saison qui dans un ancien calendrier débutait fin mars laissait donc la guerre de côté ( à travers Mars même si des fois ça repart et c'est le coup de barre , le coup de massue, l'incrédulité et la surprise mais pas Total ) .
Alors l'équinoxe et le ciel qui prenait une grande place divinatoire dans ces temps, pas obscurs, médiévaux car le retour du soleil suffisament haut sur l'horizon était la bienvenue avec tous les bienfaits et conséquences attendues.
Ce n'était pas Verano mais Vera oui en plus on allait vers les longs jours et puis l'homophonie aidant on passait au vert , au verre aussi ( Murano mais aussi Verrano ).
Les lunaisons n'avaient plus qu'à régler le calendrier des semailles et de l'entretien de végétaux avec en prime , Ah que voilà, les fêtes traditionnelles qui s'annoncent dans un calendrier chargé et en partie astrologique mais fortement teinté d'observations comme en recèlent l'histoire naturelle de Pline l'ancien.
C'est dans un tel contexte symbolique et paganiste avant tout que s'insère la compétition qui lance la saison estivale du CAB, avec en ligne de mire un futur festival ( ni carnaval ni Cannes ) tout le monde n'a pas des pellicules mais la transpiration est source d'inspiration pour tous les athlètes du club phare.
Alors renouant avec une tradition ancrée et encrée , on crée l'évènement (du Dimanche ) en espérant que la manche à air ne soit pas trop droite dans la ligne et pour les javelots ( sinon comment sortir du lot ) .
Dans cette formule individuelle ( mais pas un , ni touristes à l'hôtel , ni vrombissement de moteur et crissement de pneu ) on va enfin voir un peu et quantifier ( pas à la mode quantique ni cantique ) les performances d'une préparation hivernale généraliste clôturée par les France de Cross où il n' y avait pas de murs assez hauts et la transe déclenchée par l'excellence du collectif ramenant au bout de sa lance la couronne et une nouvelle aventure européenne engageante.
Bref nous avons enregistré un nombre considérable d'engagement représentant pour la benjamins notamment la moitié de notre effectif total ce qui peut s'analyser par une entrée en matière réussie dans tous les domaines puisque les benjamins doivent faire obligatoirement un lancer ( ils ont le choix parmi quatre tout de même) .
L'assiduité certains samedi matin dénote la volonté de progresser et le constat que la science infuse ( même à l'heure du petit déjeuner ) n'existe pas et qu'il faut s'employer à faire rentrer les automatismes gestuelles par des répétitions ni sans fin ni sans variétés et pas de stakhanovisme au club, fatigué/ repos , en lancer l'explosivité recherchée est telle que la récupération ce n'est pas 30 sec mais 2 minutes minimum ce qui autorise des séries longues , sauf effectif pléthorique ( le cercle n'est pas ceinturé d'une plaie torique mais tonique comme la ceinture de force de certains entraineurs ) .
On ne demande pas grand chose , les parents se sont massivement mobilisé pour les jurys et les coachs seront à la manœuvre pour les conseils, le retour au calme et la bulle de concentration , en individuel on est seul avec soit même donc calme et silence sont de bon aloi pour ne pas sortir de ses épreuves , il faut garder le cap pour arriver à bon port, en l'occurrence avec un record personnel si possible, et pourquoi pas en battant un record du club ou mieux encore.
Le potentiel est là et cet étalonnage (pas des chevaux piaffant) mais au sens de prendre la mesure de ce que l'on vaut à l'instant t c'est une bonne entrée en matière pour se préparer à affronter une saison longue jusqu'à mi juillet parfois , juste à temps pour suivre les mondiaux d'Eugene en Oregon , un des bastions US du track and field comme on l'appelle là bas.
Haut les cœurs et bientôt qui sait haut les coupes ( chargées de nectar ou d'ambroisie même si les champions en herbes ne doivent pas se prendre pour les dieux du stade).
Thierry JAMIN, coach des BEN-JAMIN-S